Féebrile
avec Isabelle Royet-Journoud
Suis-je dans l’image?
Je pourrais être un fantôme, un animal ou un corps mort,
non seulement cette fille debout sur le coin?
Francesca Woodman
Qui est la fille dans tes images?
C’est la même et une autre à chaque fois. Une pour chaque jour, chaque sentiment, chaque histoire.
Feébrile…
Cette année, cela fait 10 ans que je fais de la photographie. Je pense que c’est le bon moment, s’il en faut un, pour sortir un livre retraçant toutes ces années durant lesquelles j’ai pu raconter mes histoires.
Je souhaite faire un beau livre et c’est pour cela que j’ai lancé une campagne de crowdfunding. Les gens peuvent contribuer au projet en pré-commandant le livre et même en achetant des tirages. Si, et seulement si, la somme est atteinte, elle sera utilisée pour imprimer les livres.
Penses-tu que l’inspiration a toujours quelque chose à voir avec la folie?
Pas nécessairement, l’inspiration peut venir de différentes émotions positives ou négatives mais peut être que le fait de travailler sur ces émotions tend vers une sorte d’obsession, de folie.
Quelque chose à propos de ta méthode et moyens:
Tout commence par le maquillage, le choix du costume. Costume, oui, c’est le mot. Le reste est une affaire de ressenti, d’improvisation, presque d’instinct.
Notre monde semble de plus en plus occupé à trouver des remèdes pour chaque genre de douleur: penses-tu que nous n’avons pas vraiment besoin de la douleur?
Bien sûr que non. La douleur permet le renouveau, la remise en question. On ne change rien quand on est heureux, c’est normal. La douleur donne un but : celui de la faire disparaitre. C’est un moteur, certes souvent cruel, mais qui permet d’avancer.
Un souvenir de ton passé:
La nature, les arbres, le vent, aller chercher du bois, cueillir des champignons, des fleurs, ramasser des framboises, des mûres en se tachant les doigts. Manger la soupe préparée par sa grand-mère, aller se coucher en aillant peur des fantômes… Les vacances dans une maison de campagne.
Thanks
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